Habiter la lisière de Barbizon
« Habiter la Lisière de Barbizon », c’est renouer avec les valeurs naturelles et culturelles qui ont fondé l’installation initiale du village à la porte de la forêt de Fontainebleau et des sublimes Gorges d’Apremont. Cette situation a justifié l’attrait pour le Barbizon romantique du XIXe siècle et pour le monument naturel de la forêt. Aujourd’hui encore, ce privilège est recherché et motive l’attractivité du village historique et pour l’appel de la forêt en réponse à la lassitude des néo-urbains.
Dans le bois de la Charbonnière, les lotissements développés plus tard en continuité du village, ne doivent pas oublier leur raison d’être ici, ni renoncer à ce privilège. Habiter la lisière de Barbizon suppose d’inventer un nouveau mode de vie authentique fondé sur l’immersion dans la forêt, le dépaysement et l’impression du sauvage.
Habiter la lisière de Barbizon suppose de renouer des relations authentiques avec la forêt, qui motivent profondément le choix d’y habiter et justifient l’isolement comme valeur de destination. Habiter la forêt impose un vis-à-vis avec la forêt pour s’y glisser avec retrait et respect. La forêt aspire à la modestie de la cabane.
Restaurer la Lisière + Cultiver la clairière + Habiter le jardin
- Restaurer la forêt de fontainebleau comme milieu et condition commune du projet
- Composer des lisières à partir du renforcement des végétation forestières existantes
- Cultiver des clairières comme espace d’intimité et mode de vie de chaque cabane
- Habiter en douceur les clairières pour partager sans l’occuper le jardin de la forêt.
Pour des raisons de nature et de paysage, dans cette parcelle trop étroite et déjà composée sur l’allée principale et la maison centrale l’illusion d’habiter la forêt et de cultiver le sentiment d’isolement est fragile.
Le respect de cette promesse exige à la fois des conditions de composition de construction et de gestion et en particulier :
- Respecter intégralement les sols naturels et la végétation endémique du site sans artificialisation supplémentaire
- Composer le projet à partir d’une connaissance précise d’une sélection et d’une valorisation de l’existant
- Encourager et orienter les dynamiques de reconquête forestière en cours, arbres vivaces et milieu herbacé
- Implanter, construire et orienter précisément chaque cabane dans le respect du milieu existant et la valorisation des situations, des plantations et des vues.
- Adopter des modes de gestion différenciés et un vocabulaire naturellement forestier
La façade forestière et la grande maison de Bramefaon
Le long du chemin de bornage, la dimension de la façade du domaine est déterminante pour la perception du sentiment forestier aussi bien pour les usagers du chemin que pour les habitants du domaine. Le pré ouvert en bord de chemin tient à distance le domaine et la forêt.
Habiter la lisière suppose de ne pas ménager de frontière entre la forêt et le domaine et d’accueillir le chemin dans une continuité restaurée du massif forestier.
Le projet sur ce secteur doit inviter la forêt dans le domaine et effacer la clôture en redéveloppant une lisière dans le pré riverain du chemin derrière les sapins. La plantation de jeunes plants et baliveaux en massifs et la gestion différenciée de la prairie ménagent les jeunes chênes spontanés préservés jusqu’alors.
En attendant la constitution de cette nouvelle lisière, l’interface des sapins qui cadre et pondère la grandiloquence de la maison est salutaire et peut être conservée, tandis qu’aux abords de la maison un nouveau rapport naturel et simplifié avec le parc peut être recomposé et débarrassé des plantations horticoles décoratives encombrantes et contradictoires avec la nouvelle dimension forestière restaurée.
A l’arrière également, un nouveau rapport de la maison avec l’allée doit être envisagé afin de l’effacer de la perspective et diminuer sa valeur de destination et sa position dominante dans la composition historique
